Je pense que c'est en regardant
vers quoi se portait le regard de notre fille que le désir
de peindre des animaux est né chez Sandra. C'est peut-être
bien aussi pour cette raison que ses animaux portent sur le monde
un regard si étonné.
Les animaux tronqués
C'est souvent dans le détail du corps que se révèle
l'allure de l'animal. Mais c'est aussi chez Sandra une volonté
de porter elle-même sur l'animal un regard naïf; c'est
un peu comme si elle était armée d'un appareil
photo à la place du pinceau, et que, ne sachant pas bien
faire, ses cadres étaient très approximatifs.
Les couleurs
Vives, acidulées, et parfois même criardes, elles
répondent chez Sandra à une volonté d'exprimer
les choses brutalement, clairement et sans calcul.
Un regard cinématographique
Dans chacun des triptyques, un seul animal est mis en scène.
La position de l'animal dans le cadre de chaque tableau, tout
comme l'ordre dans lequel les trois tableaux se présentent,
engagent le regard du spectateur.
Chaque vue tronquée de l'animal le révèle,
mais c'est l'ensemble des trois tableaux qui permet d'atteindre
une certitude.
Et si aucun des tableaux ne représente complètement
l'animal, le tryptique permet au spectateur d'en avoir une représentation
particulière et d'en saisir un certain mouvement.
Philippe Fléchaire,
premier spectateur. |